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Cédric Bouleau
18 novembre 2020

L'instant gris

Le roman commence par un instant météo, c'est une pratique commune de commencer une histoire sous les desiderata du temps. Un coup il pleut, un coup il y a un soleil éclatant qui promet des choses impossibles à des héros ravis. Tout le monde lira au rythme des nuages qui passent, sans autre perspective que la sinistrose des brumes et l'éclatante démesure des horizons qui s'échappent en aquarelles de jaunes et de rouges. Et aujourd'hui le temps est passable. Peu de pluie et une lumière qui traverse le ciel gris pour nous signifier que la journée n'est pas terminée et qu'il reste des choses à régler. Des choses graves, des choses qui nous gouvernent, des choses qui nous possèdent. Au-dedans, il reste un peu de brillant pourtant. Celui que nous offre l'honnie liberté de remplir notre journée comme bon nous semble, si l'humeur nous sied, ou de ne juste rien faire de constructif, de zoner sans destination d'une série à l'autre sans que rien ne nous éclaire. Le brillant devient trop fort, indigeste, on se remémore sans substitut nos échecs et nos espoirs déçus. Que faire ? Que produire ? Lâcher du lest, jouer à Crusader Kings (III), se dire : allons, se peut-il que tout cela ne soit qu'une simple bagatelle ? Je prends ma tête à deux mains, je la secoue et il n'en sort pas même la fumée de cette usine maudissant le temps qui conduit tous les processus de mon corps, que ce dernier pense ou végète, ait des idées ou commande ma digestion dans le secret. Et tout à coup, l'on flotte... impuissant, juste hybridé à des machines et happé par le cyberspace.

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Cédric Bouleau
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